Le marché de l’immobilier connaît une mauvaise passe : le montant des crédits fonciers est en chute libre depuis des mois, et la situation n’est apparemment pas prête de s’arranger. La demande des épargnants est toujours en recul, et les banques sont de plus en plus regardantes sur la valeur des dossiers.
Point sur la situation du marché de l’immobilier.
La pire année pour l’immobilier
Piètre année pour le marché foncier : la production de crédits immobiliers ne cesse de chuter, et cela depuis des mois. Selon le dernier Observatoire Crédit/Logement CSA, la baisse du montant de ces crédits accordés par les banques serait de 30,5% au cours des trois premiers trimestres de l’année 2012, par rapport à la même période l’année passée. La situation est encore pire pour les investissements dans le logement ancien, avec un recul de 38,9%, si l’on compare avec l’année 2011. Michel Mouillart, professeur d’économie et auteur de l’étude, décrit «une chute d’une telle ampleur et d’une telle rapidité, comme on ne l’a jamais connue».
Une situation dramatique, et plus ou moins paradoxale, quand on sait que les taux des prêts de l’immobilier ont diminué de 0,52% depuis le mois de mars. Ils atteignent d’ailleurs presque leur plus bas niveau historique de novembre 2010 à 3,25% en moyenne. Pour le mois d’octobre, on est à une moyenne de 3,38%, contre 3,97% en janvier (hors assurance).
Mais cette baisse des taux ne suffit apparemment pas à renforcer l’envie d’emprunts fonciers pour les particuliers français.
Les raisons de la baisse
Alors comment expliquer cette baisse conséquente des prêts immobiliers ? Plusieurs raisons à cela.
Tout d’abord, la situation économique actuelle n’aide pas les français à relativiser : hausse continuelle du chômage, baisse du pouvoir d’achat, hausse des prix… autant d’éléments qui contribuent à la chute des montants des crédits immobiliers.
Mais c’est surtout la frilosité des établissements bancaires qui porte préjudice au marché foncier. Face à la crise, les banquiers se montrent de plus en plus exigeants sur la qualité et la valeur des dossiers déposés par leurs clients, et les critères d’attribution de prêts se font de plus en plus rigides. En définitive, peu de banques accordent désormais leurs prêts sans un minimum de 10% d’apport monétaire. Et la disparition du prêt à taux zéro (PTZ) pour les acquisitions dans l’ancien n’arrange pas vraiment la situation, voire décourage nombre d’éventuels acheteurs. Sans oublier qu’obtenir un prêt sans porter la preuve d’un contrat à durée indéterminée est devenu quasiment mission impossible.
Ces durcissements de critères d’attribution n’aident pas vraiment les épargnants, pour qui acheter un bien immobilier devient chose difficile, surtout que les prix du marché restent très élevés. Ce sont donc encore une fois les plus jeunes et les plus modestes ménages qui trinquent en premier.
Face à toutes ces raisons, la vente de logements s’en voit dégradée, et le nombre de transactions est en passe de retomber au niveau de l’année 2009, soit à 650 000. Un bilan catastrophique donc pour l’année 2012, qui serait la pire année pour le marché de l’immobilier en France depuis le début de la crise.