C’est à un prix historique qu’un bien immobilier résidentiel est proposé à Paris. Il s’agit du palais Montmorency qui intéresse Chinois et Russes.

Le groupe immobilier Féau, spécialiste de l’immobilier parisien très haut de gamme, vient d’annoncer la mise en vente pour 100 millions d’euros du palais Montmorency sur l’avenue Foch. Cet hôtel particulier se compose de 20 pièces, dont 12 chambres, réunies sur 3100 m². Pour mémoire, le bâtiment fut édifié en 1912 par l’architecte Henri-Paul Nenot pour la duchesse de Montmorency. Il fut vendu une première fois en 1927 à Anténor Patino, le fils de Simon Patino, «le baron de l’étain», au prix de 8 millions de francs-or. L’hôtel particulier est actuellement la propriété d’une famille du golfe persique qui possède plusieurs propriétés à travers le monde. Plusieurs acheteurs potentiels se sont déjà déclarés et Marie-Hélène Lundgreen, directrice de Belles Demeures de France, filiale du groupe Féau indique que des Russes et Chinois sont déjà en compétition.

Records à battre

Annoncé à 100 millions d’euros, sera-t-il vendu à ce prix ? Le dernier record de prix de l’immobilier parisien s’est établi à 98 millions d’euros pour l’hôtel particulier Soyecourt, vendu au président gabonais Bongo Ondimba par la famille Pozzo di Borgo. A Paris, c’est décidément une époque de records car en février dernier, c’était un hôtel particulier du 7ème arrondissement qui était vendu à une famille princière du Golfe au prix de 68 millions d’euros.

Le marché du prestige soutenu par la demande étrangère

Plus belle capitale du monde, Paris attire inlassablement les étrangers dans ses appartements chargés d’histoire et dotés de vues panoramiques exceptionnelles. Les biens immobiliers de luxe ont toujours la cote auprès des non-résidents venus des quatre coins du monde. Sont très présents les acheteurs venus de l’ex-bloc soviétique, d’Asie, en particulier de Chine, et des pays du Golfe persique. Ainsi, «le parc du luxe parisien bascule dans les mains des étrangers, car au-dessus de 4 millions d’euros, un acheteur sur deux est non-résident», constate Charles-Marie Jottras, le président directeur général du groupe Féau. De Paris à sa proche banlieue, essentiellement des Hauts-de-Seine, les transactions immobilières sur les demeures de prestige sont de l’ordre de 2 à 30 millions d’euros.

Il apparaît également que le marché de l’immobilier de luxe est tonique. Les ventes excédant 6 millions d’euros en 2010 ont progressé en nombre de 70% par rapport à 2009. Charles-Marie Jottras explique que ces prix ne forment en aucun une bulle spéculative. Ils sont la traduction directe de la pauvreté de l’offre dans les dix arrondissements de Paris les plus recherchés (du 1er au 8ème arrondissement, ainsi que dans le 16ème et le sud du 17ème), d’autant qu’aucun programme de constructions neuves ou de transformations de bureaux en appartements n’existe.

En conséquence de cet attrait des clients étrangers pour les hôtels parisiens, les agences immobilières Daniel Féau ont pu réaliser en 2010 un chiffre d’affaires record de 1,02 milliard d’euros.

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