Sous l’effet de la crise, la répartition du patrimoine des Français s’est modifiée. Les placements sûrs dominent tels que l’assurance-vie, l’épargne-retraite ou l’immobilier. Valeurs mobilières et plans d’épargne-logement ressortent perdant.
De la dernière étude de l’Insee, il ressort qu’« En 2010, 94,7 % des ménages vivant en France possèdent un patrimoine ». 92 % possèdent des produits financiers et 61,7 % ont acquis un bien immobilier. Aussi, la part des propriétaires est indexée à la hausse, enregistrant + 1,4 point entre 2004 et 2010. L’enquête rapporte que « les détenteurs de leur résidence principale représentent 58 % de l’ensemble de la population, et les ménages possédant une résidence secondaire, 18, 7 % ».
La composition du patrimoine des ménages montre de fortes modifications, dont sa centralisation sur quelques produits d’épargne. Ainsi, les ménages sont-ils moins nombreux à détenir des livrets d’épargne, épargne-retraite, assurance-vie, épargne-logement ou valeurs mobilières. En six ans, leur part s’est réduite de 2,5 points et représente 8,6 % en 2010. L’Insee observe que la crise financière a justifié une réorientation des placements vers les produits plus liquides et surtout, sans risques.
Le recul des PEL
L’une des désaffections les plus notables concerne le plan épargne-logement (PEL), pour lequel 3 Français sur 10 déclarent en détenir un, contre 4 sur 10 en 2004. Le renchérissement en 2006 du régime fiscal du PEL a beaucoup joué contre lui. Les fonds déposés sur ce compte étaient initialement exonérés d’impôts sur le revenu (IR) et supportait les prélèvements sociaux à la clôture. A présent ses intérêts de plus de 10 ans sont soumis annuellement aux prélèvements sociaux et ceux de plus de 12 ans assujettis à l’IR. La désaffection de ce placement est particulièrement observée « parmi les ménages dont la personne de référence est âgée de 50 à 70 ans, qui sont souvent déjà propriétaires de leur résidence principale ».
La confiance portée sur l’assurance-vie et le Livret A
En 2010, 41,8 % des ménages ont adhéré à un contrat d’assurance-vie ou de décès volontaire, alors qu’ils n’étaient que 35,3 % en 2004. En effet, les épargnants ne s’y trompent pas dans la mesure où la fiscalité est attractive, le rendement intéressant tout en se réservant des placements risqués. 59,8 % des détenteurs ont signé des contrats en euros, plutôt que des contrats multisupports investis en partie en actions et donc plus risqués.
Autre tendance en faveur d’une épargne sécurisée, le regain de placements sur le livret A ou le livret Bleu. Plus largement accessible aux ouvriers, la croissance de ces comptes épargne est également tirée du vieillissement de la population, retraités qui privilégient ce placement pour leurs économies.