Depuis le 1er décembre, la ville de Shanghai a mis en place des mesures qui visent à réduire certaines taxes liées aux transactions immobilières. Cette initiative, annoncée par les médias d’État, constitue une réponse au défi du marché immobilier en crise, tout en cherchant à soutenir la confiance des investisseurs et des ménages. De par ces changements, la municipalité souhaite dynamiser un secteur déjà touché par des décennies d’expansion, suivies d’un net ralentissement.
Réduction des taxes sur les transactions immobilières
À partir du 1er décembre, Shanghai applique une nouvelle approche concernant la fiscalité sur les transactions immobilières. Les différences de taxation entre les logements « ordinaires » et les logements « extraordinaires » disparaissent. Auparavant, les propriétés d’une surface égale ou supérieure à 144 mètres carrés étaient soumises à des taux de taxe sur la valeur ajoutée et d’impôt sur le revenu plus élevés. Désormais, tous les logements seront traités de manière égale, apportant un certain soulagement aux acheteurs potentiels.
Exemptions fiscales pour les résidents
Une autre mesure importante concerne l’exonération de la TVA sur la revente de logements détenus depuis au moins deux ans. Cette approche vise à encourager les propriétaires à vendre leurs biens, augmentant ainsi les transactions dans un marché immobilier qui peine à se redresser. Cela pourrait également favoriser le mouvement des ménages recherchant de nouveaux espaces de vie, en particulier dans une ville aussi dynamique que Shanghai.
Ajustement de la taxe sur les actes de propriété
Un ajustement notable est également apporté à la taxe sur les actes de propriété. La municipalité élève la surface minimale à partir de laquelle cette taxe est applicable. Cette nouvelle exigence sera maintenant de plus de 140 mètres carrés, contre 90 mètres carrés auparavant. Ce changement permet une réduction significative de la taxe pour les transactions sur des logements d’une valeur élevée. Par exemple, pour l’achat d’un appartement évalué à 10 millions de yuans (environ 1,31 million d’euros), la taxe sera maintenant de 100.000 yuans, contre un minimum de 300.000 yuans précédemment établi.
Un regard critique sur les nouvelles mesures
Malgré ces annonces, certaines voix, comme celle de Bruce Pang, chef économiste chez JLL, soulignent leur scepticisme quant à l’impact réel de ces mesures. Selon lui, un simple allègement des coûts de transaction ne suffira pas à relancer le marché de manière durable. Pour stimuler réellement la croissance du secteur immobilier, une plus grande confiance dans les perspectives économiques et dans les prix des logements est nécessaire.
Contexte d’une crise immobilière persistante
Le marché immobilier de Shanghai et, plus largement, celui de la Chine, traversent une crise importante qui persiste depuis plusieurs années. Les promoteurs sont confrontés à des restrictions de crédit imposées par le gouvernement central, entraînant l’abandon de chantiers et un recul des prix de l’immobilier. Cette situation a eu de nombreuses répercussions sur la confiance des consommateurs et la consommation globale. Les efforts du gouvernement municipal s’inscrivent dans une série de mesures destinées à accompagner un renouveau économique dans le secteur.
Perspectives pour l’avenir du marché immobilier
Les nouvelles régulations à Shanghai font partie d’un ensemble de réformes mises en œuvre par le gouvernement chinois pour revitaliser un secteur qui a été vital pour la croissance économique du pays. Le gouvernement central a également annoncé d’autres initiatives, telles que la réduction des taux d’intérêt et l’assouplissement des restrictions pour l’achat de biens. Cette stratégie vise à restaurer la confiance et à stimuler les transactions sur un marché qui a longtemps représenté une part significative du produit intérieur brut (PIB) national.