Secteur immobilier : les professionnels du bâtiment expriment leur mécontentement grandissant face à l’inaction des décideurs politiques

Depuis plusieurs mois, les professionnels du bâtiment font part de leur mécontentement croissant face à l’absence de réponse des décideurs politiques concernant les enjeux majeurs du secteur immobilier. Alors que la crise immobilière perdure, ces artisans se sentent abandonnés et ne parviennent plus à obtenir des avancées sur leurs revendications légitimes. Ce sentiment d’inaction engendre une exaspération grandissante, alimentée par des promesses non tenues et une situation économique de plus en plus préoccupante.

Un ras-le-bol palpable chez les artisans

Le président de la Capeb, organisation représentant les artisans du bâtiment, souligne que le climat actuel est marqué par une exaspération financière et un véritable ras-le-bol des professionnels. Les artisans expriment leur frustration face à des attentes qui s’allongent et des mesures de soutien qui tardent à se concrétiser. Après plus d’un an d’attente, Jean-Christophe Repon a fait état d’une situation de blocage, particulièrement en ce qui concerne le soutien à la rénovation énergétique et le développement de l’apprentissage.

Une inquiétude croissante face à l’avenir du secteur

La situation ne cesse de se dégrader et le président de la Capeb alerte sur une fragilisation croissante du secteur immobilier, accentuée par la crise en cours. Les décisions majeures que les représentants attendent sont, pour l’instant, absentes, conduisant à une stagnation des activités artisanales et à une déterioration de la situation économique. Selon les experts, sans soutien concret et des actions de la part des décideurs, la situation ne pourra que s’aggraver, plongeant ainsi le secteur dans une incertitude alarmante.

Des propositions jugées pertinentes mais ignorées

Bien que la Capeb ait mis sur la table des propositions responsables, elles peinent à recevoir une écoute favorable. L’organisation a formulé des suggestions qui, non seulement ne pénalisent pas le budget de l’État, mais visent à dynamiser l’économie du bâtiment. L’introduction de taux de TVA réduits et la multiplication des subventions pour la rénovation énergétique sont parmi les mesures proposées qui pourraient créer une activité génératrice de recettes fiscales. Pourtant, malgré leur pertinence, ces propositions demeurent sans réponse.

Conséquences sur l’emploi et la formation

Le tableau économique actuel se traduit également par des chiffres alarmants concernant l’emploi. Au cours de l’année précédente, entre 7 000 et 9 000 emplois ont été perdus dans le secteur de la construction, alors que les besoins de rénovation énergétique n’ont jamais été aussi critiques. La situation est d’autant plus préoccupante que le nombre d’apprentis en formation a chuté de 7 % par rapport à l’année précédente, un signe de retrait inquiétant des entreprises, qui hésitent à recruter dans un climat d’incertitude économique.

Des faillites alarmantes sur le secteur de la construction

Les difficultés financières se traduisent aussi par une augmentation significative des défaillances d’entreprises. Entre novembre 2023 et octobre 2024, la Banque de France a enregistré plus de 14 000 faillites dans le secteur de la construction, 14 121 d’entre elles étant des petites et moyennes entreprises (PME). Ces chiffres témoignent d’une tension chronique au sein du secteur, avec de nombreux artisans qui ferment leurs portes, incapables de faire face aux défis imposés par le marché et l’absence d’un cadre politique clair.