Le marché immobilier français fait face à des défis sans précédent, affectant particulièrement les villes de Lyon et Saint-Étienne. Cette situation est marquée par une diminution de l’offre, une hausse des loyers et une demande inégalement répartie. Dans cet article, nous examinerons les facteurs qui contribuent à cette crise et ses répercussions sur les prix de l’immobilier dans ces deux grandes villes ainsi qu’au niveau national.
Une offre de biens à louer en déclin
Ces dernières années, l’offre de biens à louer a considérablement diminué. Selon les données recueillies, le stock de logements locatifs à Lyon a connu une baisse de 11,7 % tandis que Saint-Étienne n’est pas en reste avec des tendances similaires. Ce phénomène est attribuable aux conditions difficiles sur le marché des transactions immobilières. Beaucoup de locataires, bloqués dans leurs projets d’achat, restent en location, limitant ainsi la rotation du stock de biens disponibles.
En effet, les professionnels de l’immobilier constatent que le plus gros obstacle à ce cycle de renouvellement est la hausse des taux d’intérêt, qui a ralenti de manière significative le nombre de transactions. Alors que le marché de l’achat commence à montrer des signes de stabilisation avec la récente baisse des taux de crédit, l’offre de biens à louer peine à se rétablir.
Des loyers en forte augmentation
Avec une offre de biens qui se réduit, les conséquences sur les loyers sont inévitables. La tension entre une demande toujours forte et un stock en déclin a entraîné une augmentation continue des loyers. En octobre 2024, la hausse des loyers sur le portail immobilier SeLoger a été estimée à 4 % sur un an, dépassant même le taux d’inflation qui s’établit à 1,1 % à la même période.
Les villes comme Antibes et Nice ont vu les prix des appartements grimper de manière significative, et Lyon n’échappe pas à cette tendance avec une hausse de 4,4 %. En parallèle, dans des villes telles que Clermont-Ferrand ou Avignon, la hausse des loyers demeure nettement plus modeste, soulignant la disparité croissante entre les villes.
Un marché déséquilibré par une demande excessive
La demande de logements locatifs reste un sujet préoccupant. Malgré une légère contraction de 9,4 % à l’échelle nationale depuis octobre 2023, le niveau de la demande reste globalement très élevé, affichant une augmentation de 45 % depuis 2021. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande aggrave la situation, poussant les prix à la hausse dans les endroits où le stock de biens est resté stagnant.
À Lyon et dans d’autres villes comme Bordeaux et Nantes, la forte contraction de la demande est paradoxalement encore inférieure aux hausses d’années précédentes, maintenant la pression sur le marché. Ainsi, certaines villes continuent à enregistrer une légère hausse de la demande, comme Montpellier, Toulouse, et Strasbourg.
Une situation hétérogène à travers les régions
Les réalités du marché immobilier diffèrent considérablement d’une ville à l’autre. Alors que des villes comme Lille et Strasbourg voient leur stock de biens à louer chuter de manière dramatique (-29,6 % et –14,2 % respectivement), d’autres, tels que Marseille ou Bordeaux, affichent des augmentations notables des loyers, renforçant davantage les inégalités du marché.
Ces disparités sont également visibles dans les tendances des prix de l’immobilier, où des villes comme Nantes et Saint-Étienne apparaissent plus stables en comparaison à Paris, qui subit actuellement une forte volatilité avec une chute de l’offre de 54,8 % depuis fin 2021.