Le marché immobilier du Finistère connaît des fluctuations, avec une dynamique renouvelée sur le littoral, mais une ombre plane sur les acheteurs provenant de Suisse et du Luxembourg : les réformes potentielles en matière de fiscalité sur la location de courte durée via plataforma comme Airbnb. Ce contexte soulève des inquiétudes parmi ces acquéreurs, qui s’interrogent sur l’avenir de leurs investissements dans une région prisée pour sa beauté et son attractivité.
Une dynamique immobilière contrastée
Comme le révèlent les statistiques récentes, le Finistère a vu une régression des transactions immobilières de 19,4% au cours de l’année dernière. Cependant, malgré cette tendance baissière, le prix au mètre carré pour les appartements et les maisons a légèrement augmenté. En effet, les prix des appartements s’élèvent désormais à 2 140 €/m² en moyenne, tandis que ceux des maisons ont atteint 2 100 €/m².
Dans certaines villes, les variations de prix sont notables. Par exemple, à Morlaix, les appartements ont vu leur valeur diminuer de 2,9%, alors que les maisons ont enregistré une hausse de 4,4% à 160 000 €. De même, les prix explosent à Quimperlé, où une hausse exceptionnelle de 18,5% a été notée pour les appartements, portant leur prix moyen à 2 110 €/m².
Les craintes des acheteurs suisses et luxembourgeois
Ces variations de prix, couplées à la réglementation en constante évolution sur la location de courte durée, suscitent des inquiétudes parmi les investisseurs suisses et luxembourgeois. Ces derniers sont traditionnellement attirés par le Finistère pour sa qualité de vie, ses paysages magnifiques et son patrimoine culturel. Toutefois, l’annonce de possibles augmentations de taxes spécifiques à la location Airbnb a engendré un climat de méfiance.
En effet, en 2021, Airbnb avait contribué à hauteur de 5,7 millions d’euros en taxes de séjour pour les villes bretonnes. Mais avec les projets de réforme de la fiscalité autour de ces locations, il est probable que ce chiffre connaisse une mutation significative, entraînant un impact direct sur les revenus locatifs des propriétaires et sur la valeur des biens. La crainte d’un alignement fiscal, qui mettrait fin à l’avantage que représente actuellement la location à travers ces plateformes, incite certains acheteurs à freiner leurs investissements.
Les enjeux de la fiscalité sur la location saisonnière
Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a récemment souligné l’illogisme d’un traitement fiscal préférentiel pour les locations de courte durée. Il a fait savoir que la niche actuelle d’abattement fiscal de 71% pour les meublés de tourisme pourrait être réduite à 30%. Une telle modification aurait des répercussions majeures, non seulement sur le potentiel de rentabilité d’une location saisonnière, mais aussi sur l’attrait général du marché immobilier pour des investisseurs étrangers.
Ce contexte incite de nombreux acteurs du marché à se questionner sur l’avenir. Si le gouvernement prend des mesures draconiennes, cela pourrait engendrer une augmentation des locations au noir et une réduction des offres réglementées. Les acheteurs étrangers pourraient alors opter pour d’autres destinations, moins soumises à des réformes fiscales coercitives.
Conclusion : Le Finistère à l’aube d’un changement
Alors que le Finistère semble traverser une période de transition sur son marché immobilier, les acheteurs suisses et luxembourgeois doivent naviguer dans un climat d’incertitude et d’inquiétude. Les changements de fiscalité se profilent à l’horizon, et il appartient à ces acquéreurs de peser les risques potentiels avant de s’engager dans l’acquisition de biens dans cette région enchanteresse.