Les élections américaines de 2024 suscitent de grandes inquiétudes et attentes, notamment parmi les acteurs du marché de l’immobilier de luxe en France. Alors que la clientèle américaine reste un pilier fondamental pour ce secteur, les résultats de cette élection pourraient avoir des répercussions significatives sur leurs décisions d’achat. Entre le camp de Donald Trump et celui de Kamala Harris, les attentes diffèrent, tant en termes de tendances idéologiques que d’impacts économiques. Cet article se penche sur l’impact potentiel des deux candidats sur le marché immobilier de luxe hexagonal.
Des Électeurs Américains Divisés
L’analyse des votants américains révèle une division marquée entre les partisans de Trump et ceux de Harris. Les professionnels de l’immobilier de luxe français estiment que, même si les résultats des élections peuvent sembler clairs, ils ne sauraient prédire l’impact sur leur marché. Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes, souligne que la clientèle fortunée américaine est souvent influencée par leur localisation : « La clientèle de Floride est souvent trumpiste, alors qu’à New York, la sensibilité démocrate l’emporte généralement. »
Cette disparité géographique entre les États soutient l’idée que l’impact des élections pourrait varier selon le profil des acheteurs. Alors que certains clients pourraient se détourner du marché français en raison des préoccupations liées à Trump, d’autres pourraient rechercher des opportunités d’investissement dès l’issue du scrutin.
Les Taux d’Intérêt, Facteur Déterminant
Les experts s’accordent à dire que le véritable enjeu pour l’immobilier de luxe en France repose principalement sur les taux d’intérêt. Selon Thibault de Saint-Vincent, même si le résultat des élections aura son mot à dire, « ce qui compte vraiment, ce sont les taux d’intérêt ». Les prévisions actuelles laissent entrevoir peu de fluctuations à court terme, ce qui pourrait soutenir la confiance parmi les acheteurs américains.
Eric Donnet, directeur général de Féau, appuie cette assertion en notant que les Américains représentent la moitié de sa clientèle étrangère. Toutefois, il avertit sur la difficulté de distinguer l’impact d’un candidat par rapport à l’autre : « Distinguer l’impact spécifique qu’aurait l’élection d’un candidat plutôt que d’un autre me semble délicat. »
Une Clientèle Britannique en Reconversion
Dans le même souffle, le paysage concurrentiel pourrait évoluer en faveur de Paris. Sébastien Kuperfis, à la tête du réseau Junot, observe un afflux potentiel de clients britanniques, en réaction à l’augmentation des impôts préconisée par les travaillistes sous l’ère actuelle. Ce mouvement pourrait inciter des acheteurs britanniques, ainsi que d’autres internationaux, à rechercher des biens immobiliers à Paris, accentuant une dynamique intéressante au sein du marché.
La Volatilité du Marché sous l’ère Trump
Le retour possible de Donald Trump suscite des craintes en raison de la volatilité qu’il pourrait entraîner. Alexander Kraft, PDG du réseau Sotheby’s International Realty France, note : « La clientèle la plus aisée regarde Trump avec bienveillance estimant qu’il est favorable au business. » Toutefois, cette perspective doit être équilibrée avec le risque que représentent les décisions impulsives de l’ancien président qui pourraient altérer la confiance des investisseurs.
Les tensions internationales, notamment autour des dossiers ukrainien et israélo-palestinien, ainsi que des questions de droits de douane, pourraient également diminuer la confiance des investisseurs. L’immobilier, étant un bien tangible, nécessite une foi inébranlable dans un avenir stable pour prospérer.
Une Reprise d’Activité Prévoyante
Les acteurs de l’immobilier de luxe signalent déjà des signes de reprise. Alexander Kraft commente que l’attentisme qui avait prévalu avant les élections s’estompe. La clientèle américaine, qui avait arpenté les marchés français, finit par concrétiser ses actes d’achat. « Ce n’est que depuis une quinzaine de jours que les plus impatients franchissent le pas et que des promesses de vente sont à nouveau signées. »
Cette dynamique de reprise pourrait laisser entrevoir une période où la demande reste forte, malgré les incertitudes globales. Pour les acteurs du marché, cette tendance est un signal positif, même si le climat national et international conditionnera indéniablement les décisions futures des investisseurs.