Chinon : Un élu aux multiples casquettes, l’opposition s’interroge sur le rôle d’agent immobilier

À Chinon, la question du cumul des mandats se pose avec acuité, alors que l’opposition interroge le rôle d’Arnaud-Nicolas Planchon, élu de la majorité et gérant d’une agence immobilière. Son implication dans la vente de biens municipaux, tels que l’hôtel Pirondeau et l’ancien tribunal, soulève des inquiétudes sur les possibles conflits d’intérêts. Un débat qui pose la problématique de la transparence et de l’éthique au sein de l’action publique.

Les interrogations de l’opposition

Lors du conseil municipal du 1er octobre 2024, Jean-Jacques Laporte, conseiller municipal de l’opposition, a été clair : quel rôle exact a joué Arnaud-Nicolas Planchon concernant la vente de l’hôtel Pirondeau et de l’ancien tribunal ? En tant que gérant de l’agence immobilière Citya, son statut d’élu depuis 2020 et sa responsabilité en matière de vie de quartier l’amènent à naviguer dans des eaux troubles.

La légitimité de son double rôle est mise en question, d’autant plus qu’une partie de sa délégation stipule qu’il ne peut se consacrer aux questions d’urbanisme et de foncier. Malgré cela, Jean-Jacques Laporte a souligné que Planchon est dans une zone à hauts risques, particulièrement en matière de conflits d’intérêts. Il a mentionné un publireportage de mars 2023 dans lequel Planchon annonçait avoir obtenu la commercialisation de futurs appartements de ces biens, et ce, alors qu’ils n’avaient pas encore été vendus.

Pré-commercialisation complexe

L’interrogation centrale réside dans le fait qu’à la période où Planchon parlait de commercialisation, l’hôtel Pirondeau était encore considéré comme un bien municipal. Laporte a souligné l’importance d’éviter toute apparence de conflit d’intérêts, préconisant que la mairie consulte un avocat ou un déontologue des élus pour clarifier la situation. Pour lui, la conduite d’un conseiller municipal qui signe un contrat avec un promoteur pour un bien qui appartient encore à la collectivité est préoccupante.

Le maire de Chinon, Jean-Luc Dupont, a pris la défense de Planchon, déclarant qu’aucun mélange des genres n’existe, affirmant que son adjoint n’intervenait pas dans les aspects urbanistiques. Il insistait sur le fait que Planchon continuait à exercer son métier d’agent immobilier, dans le respect des règles établies.

Réactions des membres de la majorité

Jean-Luc Dupont n’a pas tardé à balayer d’un revers de main les accusations de conflit d’intérêts, qualifiant l’attitude de Laporte de manigance politique. À ses yeux, ce dernier cherche à créer un climat de suspicion autour des actions de la mairie, en insinuant des irrégularités sans fondement. Le maire a fait référence à des épisodes passés similaires où Laporte avait érigeait des doutes infondés sur ses prédécesseurs.

Arnaud-Nicolas Planchon : Enjeux de transparence

Face aux accusations, Arnaud-Nicolas Planchon défend sa position. Il insiste sur le fait que, malgré ses responsabilités en tant qu’agent immobilier, cela ne l’empêche pas de s’investir dans la vie politique de sa ville. Il considère qu’un professionnel peut contribuer positivement à la gouvernance locale s’il respecte les règles de transparence et d’intégrité.

Planchon déclare également maintenir une distance avec les décisions qui pourraient le concerner directement, en se retirant des discussions relatives à son domaine de compétence. Pour lui, les critiques émises par Laporte visent uniquement à semer le doute et à créer un environnement hostile au sein de la collectivité.

Conclusion : Éthique et pratique politique

Au-delà des questions posées par l’opposition, la situation d’Arnaud-Nicolas Planchon interpelle sur la morale en politique et sur les implications de la professionnalisation de l’élu. Le débat sur le rôle d’un agent immobilier au sein d’un conseil municipal est symptomatique des enjeux de transparence et d’éthique qui doivent prévaloir dans la conduite des affaires publiques.