BNP Paribas Real Estate déchiffre les résultats clés d’ImmoStat pour le premier trimestre 2024

BNP Paribas Real Estate a récemment analysé les résultats d’ImmoStat pour le premier trimestre 2024, mettant en lumière les tendances majeures sur les marchés locatifs de bureaux en Île-de-France et de l’immobilier logistique en France. Les chiffres révèlent une demande placée significativement en hausse dans certains segments, tandis que d’autres secteurs continuent de montrer des signes de fragilité. L’analyse fournit un aperçu crucial des perspectives d’investissement pour l’année à venir.

Marché locatif des bureaux en Île-de-France : une demande placée tirée par Paris intra-muros

D’après les données d’ImmoStat, la demande de bureaux en Île-de-France a atteint 451.700 m² au premier trimestre 2024. Ce chiffre indique une nette progression par rapport à la même période de l’année précédente où seulement 317.400 m² avaient été placés, tout en se rapprochant du chiffre de 503.900 m² observé au T1 2022.

Malgré cette hausse, cette performance reste inférieure de 9% à la moyenne quinquennale, mais favorablement influencée par le chiffre pré-Covid du T1 2019, qui était de 541.300 m².

Les grandes surfaces de bureaux, représentant plus de 5.000 m², sont les grands moteurs de ce marché, enregistrant une augmentation de 32% sur 12 mois, totalisant 182.000 m² pour seulement 17 transactions. Parmi ces transactions, on note celle d’Eurazeo qui a signé un bail emblématique de 8.300 m² à Paris 8ème, ainsi qu’une autre de 11.000 m² par un reconnu groupe industriel dans le 9ème arrondissement.

En revanche, le segment des petites et moyennes surfaces, inférieur à 5.000 m², a connu un recul de 13% sur un an avec un volume placé de 269.000 m². Cette dualité met en évidence l’attractivité croissante du centre de Paris, qui capte 54% du volume global francilien, un niveau record depuis près d’une décennie.

D’après Éric Siesse, les résultats mettent en lumière le désir de centralité des utilisateurs. Pour 2024, la demande placée pourrait se situer entre 1,8 et 1,9 million de m², un chiffre comparable à celui de 2023, qui était de 1,932 million de m².

Immobilier logistique : hausse des investissements mais baisse de la demande placée

Concernant l’immobilier logistique, une reprise des investissements est visible, avec 503 millions d’euros enregistrés au premier trimestre 2024, soit une augmentation de 81% comparée à l’année précédente. Toutefois, cette dynamique d’investissement ne se retrouve pas dans la demande placée, qui affiche un volume de 625.500 m², représentant une chute de 43% sur un an.

Ce ralentissement est particulièrement marqué en Île-de-France, où les volumes sont tombés à 23.300 m², une baisse vertigineuse de 88%. Par contraste, les autres régions ont vu un volume placé de 612.200 m², enregistrant un recul de 32%.

Investissements en immobilier tertiaire français : 2,7 milliards d’euros engagés au 1er trimestre 2024

Le secteur de l’immobilier tertiaire a rencontré des défis au cours du premier trimestre 2024 avec des volumes d’investissement s’élevant à 2,7 milliards d’euros, en baisse par rapport à 4,1 milliards d’euros l’année précédente. Cela constitue le début d’année le plus faible depuis 2013 et cache des disparités selon les types d’immobilier.

En dépit de cette contraction, le secteur hôtelier se distingue comme particulièrement dynamique, avec 953 millions d’euros d’investissements, en hausse de 51% sur 12 mois, en raison de quelques transactions significatives dépassant les 200 millions d’euros.

Cependant, le segment des bureaux continue de souffrir, avec seulement 676 millions d’euros engagés, soit une chute de 65% sur un an. Les ajustements dans les rendements immobiliers et la stabilisation du taux sans risque devraient permettre de retrouver une partie de la prime de risque.

Selon Olivier Ambrosiali, des ajustements supplémentaires de valeurs pour les actifs pourraient être nécessaires afin d’harmoniser les attentes entre vendeurs et acquéreurs, sans quoi les volumes d’investissements en immobilier d’entreprise devraient rester bas pour l’année.