À Bayonne, où le souffle du passé se mêle à l’essor urbain, un projet immobilier innovant prend forme. Nourri par un investissement de 11 millions d’euros, ce chantier unique, situé rue des Cordeliers, témoigne de l’engagement de la ville à valoriser son patrimoine tout en répondant aux besoins contemporains en matière de logement. En préservant l’authenticité des lieux, ce projet s’inscrit dans une volonté claire d’intégrer le développement durable au cœur d’un territoire riche en histoire. Avec la livraison prévue d’28 logements en accession sociale d’ici 2025, Bayonne ne crée pas seulement de nouvelles résidences, mais renoue également les fils d’une identité culturelle forte, offrant aux futurs habitants un cadre de vie empreint de sérénité et de charme. Ce projet incarne ainsi une opportunité d’investissement à la croisée des chemins entre le passé, le présent et l’avenir.
Bayonne, située au confluent de la Nive et de l’Adour, est une ville au riche patrimoine historique. Sa fondation remonte à l’époque romaine, où elle était déjà un point stratégique en raison de sa position géographique, facilitant les échanges entre le nord et le sud de l’Europe. Son nom, dérivé du latin « Caesaraugusta », témoigne de cette époque. Au fil des siècles, Bayonne s’est développée en tant que centre commercial, renforçant son rôle dans le commerce maritime.
Au moyen Âge, Bayonne devient un bastion important pour le commerce avec l’Angleterre et l’Espagne. La ville est surtout reconnue pour ses fortifications, qui sont un exemple d’architecture militaire du XVIe siècle. Ces remparts, construits sous le règne de Charles de Bourbon, défendaient la ville contre les invasions anglaises et espagnoles et sont encore visibles aujourd’hui, témoignant de l’histoire tumultueuse de la région.
Un événement marquant de l’histoire de Bayonne est la signature du Traité de Bayonne en 1762, qui marqua la fin de la guerre entre la France et l’Espagne. Ce traité illustre l’importance stratégique de Bayonne et son rôle de médiation dans les affaires européennes. De plus, la Révolution française a laissé sa marque dans la ville, avec la création de la première république électorale, renforçant l’engagement des Bayonnais dans la vie politique.
Parmi les figures influentes associées à Bayonne, on trouve Jean-Baptiste de Belleville, un célèbre explorateur et cartographe du XIXe siècle, qui a contribué à la connaissance des territoires d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Son héritage perdure dans les institutions éducatives de la ville. Egalement, le célèbre peintre Francisco Goya a séjourné à Bayonne pendant la guerre d’indépendance espagnole, où il a produit certaines de ses œuvres les plus marquantes.
Aujourd’hui, Bayonne est une ville qui conserve précieusement son histoire à travers ses musées, ses festivals culturels, et ses bâtiments historiques. La ville allie le patrimoine culturel à une dynamique de développement, cultivant l’identité unique qui attire visiteurs et investisseurs, tout en respectant son riche passé.
Un projet de réhabilitation ambitieux se déroule actuellement à Bayonne, fruit de près de deux ans de travaux minutieux, et dont l’achèvement est prévu pour mi-2025. Situé rue des Cordeliers, ce chantier transforme un ancien ensemble immobilier délabré en 28 logements sociaux en accession à la propriété, tout en préservant le charme historique du quartier. L’ensemble du projet est l’œuvre d’une démarche respectueuse des techniques artisanales, mettant en avant le savoir-faire local face à la spécificité des lieux.
Objectifs et financement du projet
Le coût total de l’opération s’élève à 11 millions d’euros, incluant une contribution de 1,4 million d’euros de la ville de Bayonne. Le financement est complété par des subventions et des prêts fournis par l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), le département des Pyrénées-Atlantiques, la Communauté d’Agglomération Pays Basque ainsi que par Action Logement et la Caisse des Dépôts. Cette initiative vise à offrir des habitats de qualité à des ménages modestes, en utilisant le Bail Réel Solidaire (BRS), qui permet de diminuer le coût d’accession à la propriété, rendant ainsi l’immobilier plus accessible dans une zone tendue.
Les logements seront répartis en différentes catégories : 10 T2, 13 T3, 1 T4 et 4 T5, avec une tarification fixée à 2638 euros le m². Ce projet incarne une réponse adaptée aux enjeux de logement dans un cadre offrant des prix abordables pour les futurs acquéreurs.
Une empreinte urbaine unique
En plus des logements, le projet inclut la création de deux commerces, dont une boulangerie, et un garage à vélo public. Une placette végétalisée de 250 m², ouverte à tous, apportera une touche de verdure au paysage urbain, accessible via une petite ruelle qui sera fermée la nuit afin d’assurer calme et sécurité pour les résidents.
Les travaux, dirigés par l’architecte Boris Letexier, se démarquent par leur approche artisanale. Il explique que, « ce qui est incroyable ici, c’est que tout se fait à la main », soulignant l’absence des engins de chantier habituels en raison de la configuration du site et du besoin de préserver son caractère unique.
Le projet immobilier actuellement en cours à Bayonne, d’un coût global de 11 millions d’euros, représente bien plus qu’une simple opération de construction. Il s’inscrit dans une démarche de revitalisation urbaine qui vise à dynamiser le tissu socio-économique de la ville tout en préservant son patrimoine historique. En effet, ce chantier de réhabilitation, qui transformera six immeubles vétustes en 28 logements en accession sociale, engendrera divers bénéfices tangibles tant pour les résidents que pour l’ensemble de la collectivité.
Tout d’abord, le projet est synonyme de création d’emplois. La nature artisanale des travaux implique une main-d’œuvre locale, ce qui favorisera l’emploi dans le secteur de la construction. Le recours à des méthodes traditionnelles et à un savoir-faire local accentue la nécessité de recruter des artisans spécialisés, générant ainsi une demande de compétences qui pourra profiter à l’économie locale.
Par ailleurs, la mise en place de nouveaux commerces, telle qu’une boulangerie et d’autres points de vente, est de nature à dynamiser le commerce de proximité. En augmentant la population résidentielle du quartier par l’ajout de ces logements, le projet attire également de nouveaux clients, contribuant à la vitalité économique de Bayonne. De plus, l’aménagement de la placette végétalisée et d’un garage à vélos public reflète une volonté d’améliorer les infrastructures urbaines, favorisant les interactions sociales et offrant des espaces conviviaux aux habitants.
Sur le plan environnemental, des choix réfléchis concernant l’aménagement urbain serviront à renforcer l’attractivité de la ville pour de nouveaux résidents, notamment des familles et des jeunes professionnels en quête d’un cadre de vie agréable. La création d’espaces verts soutient également la qualité de vie, tout en contribuant à la durabilité des projets d’habitat social.
Enfin, le dispositif de Bail Réel Solidaire permet une accession à la propriété à des tarifs abordables, facilitant l’accès au logement pour les ménages modestes. Cela contribue à maintenir une certaine mixité sociale dans le quartier, élément clé pour la cohésion sociale et le dynamisme de la population.
Le chantier immobilier en cours à Bayonne, visant la réhabilitation de six immeubles délabrés pour la création de 28 logements en accession sociale, suscite des réactions variées au sein de la population locale. Bien que des efforts considérables soient déployés pour respecter le patrimoine historique, diverses critiques émergent, reflétant des inquiétudes quant à l’impact de ce projet sur le tissu urbain et social de la ville.
Les opposants à ce projet mettent en avant plusieurs préoccupations significatives. D’une part, certains habitants craignent que cette opération, bien que facilitant l’accès à la propriété pour des ménages modestes, ne contribue à une gentrification progressive du quartier. Ils redoutent que l’arrivée de nouveaux logements, même à des prix modérés, n’entraîne une augmentation discrète mais réelle du coût de la vie et n’éloigne les populations historiques du secteur.
En outre, des critiques émergent quant à l’utilisation des ressources publiques pour financer une telle opération. Avec un coût total s’élevant à 11 millions d’euros, dont une part substantielle à la charge de la ville, certains se demandent si ces fonds ne pourraient pas être plus judicieusement investis dans la rénovation d’autres infrastructures ou services sociaux. L’opinion publique semble divisée sur la question de savoir si le bien-être des petites entreprises locales, comme les boulangeries et commerces de quartier, est pris en compte dans cette dynamique de développement.
Les enjeux liés à la conservation du patrimoine sont également au cœur des débats. Malgré l’engagement des architectes à réaliser un travail minutieux et respectueux de la valeur historique du site, certains experts en patrimoine s’interrogent sur la véritable portée des modifications effectuées sur ces vieux bâtiments. La préservation du patrimoine culturel face aux nécessités contemporaines apparaît comme un défi crucial.
Les conditions de travail sur le chantier elles-mêmes soulèvent des questions sur la sécurité et le bien-être des ouvriers. L’absence d’engins lourds, bien que favorable à la conservation de l’esthétique du quartier, pourrait ralentir le rythme des travaux et poser des défis logistiques importants. Ces défis opérationnels impliquent également une transparence accrue sur la gestion du projet afin de rassurer à la fois les artisans sur site et les résidents qui observent l’évolution des travaux.
Du temps, de l’argent et de la patience. Voilà les ingrédients nécessaires à un chantier peu commun qui se déroule actuellement dans le petit Bayonne, où l’histoire et les vieilles pierres imposent aux artisans un travail d’orfèvres. Commencé il y a presque deux ans, le chantier de la rue des Cordeliers en est à sa dernière phase, puisque les 28 logements en accession sociale à la propriété doivent être livrés mi-2025. Entre les six immeubles lovés entre le quai Chaho, la rue Pannecau et la rue des Cordeliers, deux commerces, dont une boulangerie, un garage à vélo public, ainsi qu’une placette végétalisée de 250 m², seront également réalisés. Cette dernière sera accessible à tout le monde via une nouvelle petite ruelle fermée la nuit pour « assurer calme et tranquillité », selon la ville.
Utilisation du Bail Réel Solidaire
Le coût global de l’opération s’élève à 11 millions d’euros dont 1,4 million à la charge de la ville de Bayonne. Le reste est financé par des subventions et des prêts octroyés par l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), le département des Pyrénées-Atlantiques, la Communauté d’Agglomération Pays Basque, Action logement et la Caisse des Dépôts. La livraison des résidences Marie, Catherine et Paul Garay est prévue d’ici l’été 2025 et comprendra 28 logements en accession sociale en BRS afin de faire baisser les prix pour les acquéreurs. Dix appartements T2, 13 de type 3, 1 T4 et 4 T5, le tout au prix de 2638 euros le m². Le Bail Réel Solidaire permet à des ménages modestes de devenir propriétaire d’un logement neuf situé en zone tendue, et ce, à un prix abordable, en dissociant le foncier du bâti.
« Ce qui est incroyable ici, c’est que tout se fait à la main », explique l’architecte Boris Letexier. En raison du site très enclavé et du cachet unique qu’il faut préserver, « il n’y a pas les engins traditionnels de chantier », insiste celui qui pilote toutes les opérations de conception et des réalisations avec les artisans et les ouvriers.