Le marché immobilier connaît actuellement une période de fluctuation, exacerbée par la récente censure du gouvernement, dont les répercussions se font ressentir tant chez les acheteurs que chez les vendeurs. En effet, selon les données recueillies, deux tiers des agences immobilières ont constaté un impact direct sur leur activité, se traduisant par une baisse significative des appels et un nombre croissant d’annulations de visites. Cette situation soulève des inquiétudes croissantes et installent un climat d’attentisme au sein de ce secteur économique crucial.
Impact immédiat sur le comportement des clients
Le réseau d’agences l’Adresse a récemment révélé qu’environ 65,7% de leurs agences percevaient une influence immédiate des turbulences politiques sur le comportement de leurs clients. Ce phénomène n’est pas nouveau; lors des législatives précédentes, le marché immobilier avait déjà subi une phase d’attentisme, provoquant ainsi une incertitude généralisée parmi les acteurs concernés.
Actuellement, le réseau observe une baisse des contacts initiés pour de nouveaux projets, qu’il s’agisse d’appels téléphoniques ou de courriels. Les vendeurs, en particulier ceux qui n’étaient pas pressés de céder leur bien, choisissent souvent de reporter les estimations.
Les acheteurs en quête de visibilité
Côté acheteurs, l’inquiétude est encore plus marquée. Beaucoup choisissent de mettre en attente leurs projets, annulant des visites, suspendant des offres et même décalant les signatures de compromis à des dates ultérieures, parfois jusqu’en 2025. Le climat d’incertitude s’accompagne d’inquiétudes concernant une éventuelle hausse des taux d’intérêt, une question qui préoccupe particulièrement les primo-accédants et les investisseurs.
Les raisons de l’attentisme
Le manque de visibilité sur la fiscalité future est un facteur majeur qui pousse les acheteurs à temporiser. Nombre d’entre eux préfèrent adopter une approche prudente en attendant des clarifications sur les évolutions fiscales, notamment concernant le prêt à taux zéro, dont les discussions ont récemment animé le débat budgétaire.
Stagnation et baisse des taux d’intérêt
Paradoxalement, malgré cette stagnation et l’attentisme général, on note que les taux d’intérêt des crédits immobiliers continuent de baisser. Actuellement, le taux moyen sur 20 ans s’établit autour de 3,3%, ce qui représente une réduction d’environ un point par rapport à l’année précédente. Cela se traduit par une baisse significative du coût global des emprunts immobiliers, ce qui pourrait potentiellement inciter les acheteurs à agir davantage.
Perspectives économiques
Les mouvements de la Banque Centrale Européenne, notamment une nouvelle réunion prévue, pourraient également influencer cette dynamique. Si l’attentisme s’inscrit dans la durée, les banques commerciales, qui perçoivent le crédit immobilier comme un produit d’appel, pourraient être amenées à continuer cette tendance à la baisse des coûts d’emprunt.
État des prix immobiliers
Quant à l’état des prix, ceux-ci continuent d’opérer une baisse, bien que celle-ci semble ralentir. Les chiffres de la Fnaim indiquent une diminution de 1,2% sur un an au 1er décembre 2024. Ce recul était plus prononcé en début d’année, où la baisse atteignait 4,1%.
La dynamique des ventes sera cruciale pour guider les décisions des vendeurs, qui pourraient être tentés de revoir leurs prix à la baisse si la tendance à l’attentisme persiste côté acheteurs. En effet, si les transactions continuent à diminuer, le marché pourrait enregistrer moins de 800 000 transactions d’ici la fin de l’année 2024, un chiffre qui marquerait un plus bas depuis 2015.