Le marché immobilier des villes de Dijon et Besançon connaît une période de stagnation, malgré des signes de reprise ailleurs en France. Cette analyse examine les causes sous-jacentes de cette lente recovery, en mettant en lumière les dynamiques spécifiques à ces deux villes ainsi que les facteurs nationaux influents.
Une offre très limitée de biens à louer
Un des principaux facteurs freinant la reprise sur le marché immobilier à Dijon et Besançon est le manque d’offres de biens à louer. Sur l’ensemble du territoire national, la baisse des biens disponibles est alarmante, avec une diminution constatée de 8,6 % en une année pour octobre 2023 et de 22,1 % pour octobre 2022. Cette pénurie est le résultat direct d’un marché de la transaction qui stagne, provoqué par une augmentation drastique des taux d’intérêt ces dernières années.
Les locataires potentiels, souvent bloqués dans leurs projets d’achat, contribuent à ce faible roulement des logements louables. Comme le souligne un économiste du secteur, de nombreux candidats à la location restent figés dans un système où ils ne peuvent accéder au marché immobilier. Cette situation aiguise la concurrence pour les quelques biens disponibles et impacte inévitablement les loyers.
Des loyers en forte augmentation
Face à cette offre réduite, les loyers ont flambé. En octobre 2024, les loyers proposés sur le site SeLoger ont progressé de 4 % sur un an, un chiffre qui dépasse l’inflation observée à 1,1 %. Le poids de cette augmentation se fait particulièrement sentir dans des villes comme Dijon et Besançon, où l’augmentation des loyers atteint presque 4 %, tandis que d’autres villes comme Marseille et Nice enregistrent des hausses encore plus conséquentes.
Ce phénomène est d’autant plus inquiétant pour les ménages à faibles revenus, qui peinent à trouver des logements accessibles. L’ajustement des loyers est donc un point central à considérer pour comprendre l’état actuel du marché immobilier.
Une demande toujours présente malgré une inflexion
La demande sur le marché locatif est historiquement élevée, avec une augmentation de 45 % depuis octobre 2021. Cependant, certaines données montrent une légère baisse de la demande, avec une diminution de 9,4 % des recherches de logements depuis octobre 2023. Cette situation suggère un retrait partiel des locataires potentiels, favorisé par de meilleures conditions d’emprunt et une légère normalisation des prix.
Cependant, malgré cette inflexion, les villes de Dijon et Besançon continuent d’attirer des candidats à la location. La complexité de l’offre et de la demande crée un équilibre instable qui entrave véritablement la reprise immobilière.
Des dynamiques variées entre les deux villes
Malgré des situations similaires, Dijon et Besançon présentent des dynamiques distinctes. À Dijon, la stabilité du marché est davantage ressentie, tandis qu’à Besançon, des hausses de loyers plus marquées commencent à se manifester. Cela peut être attribué à des différences dans la démographie et la migration des jeunes professionnels, faisant de ces villes des pôles d’attractivité pour une population en recherche de logements abordables.
Le contraste entre les deux villes souligne la nécessité d’adapter les stratégies de développement immobilier en fonction des spécificités locales, pour stimuler la construction de nouveaux logements et favorisera ainsi un roulement dans le marché locatif.
Conclusion de la situation actuelle
En somme, la lente reprise du marché immobilier à Dijon et Besançon résulte d’une conjugaison de l’effritement de l’offre, de la hausse des loyers, et d’une demande fluctuante. La convergence de ces éléments indique que les prochaines années seront déterminantes pour ces marchés locaux, avec l’espoir qu’une amélioration des conditions d’accès à la propriété puisse progressivement rééquilibrer la situation actuelle.