Analyse des baisses de prix de l’immobilier dans l’Hérault : focus sur les quartiers de Montpellier les plus affectés

La conjoncture immobilière dans l’Hérault, et plus particulièrement à Montpellier, fait état de baisses significatives des prix des biens immobiliers. Cette tendance s’accompagne d’une forte diminution du volume des transactions. Cet article propose d’analyser les raisons de cette situation et de se pencher sur les quartiers de Montpellier les plus touchés par ces baisses.

Un contexte économique troublé

La situation actuelle du marché immobilier dans l’Hérault est particulièrement marquée par une baisse des volumes de transactions, qui a chuté de 29 % entre juillet 2023 et juin 2024. Cette diminution est révélatrice d’une confiance amoindrie des acheteurs face au contexte économique incertain, marqué par des taux d’intérêt bancaires toujours élevés et une instabilité politique exacerbée.

Selon Laurent Vialla, notaire à Montpellier, le volume des ventes a nettement baissé, passant de 32 640 à 23 200 transactions. Cette situation est exacerbée par des prix qui s’avèrent trop élevés pour de nombreux acquéreurs. Le manque de financement par les banques a contribué à restreindre l’accès à la propriété, alimentant ainsi une spirale négative sur le marché.

Une baisse des prix généralisée

La baisse des prix touche tous les types de biens dans l’Hérault. Pour les appartements anciens, on observe une diminution de 0,7 % avec un prix au m² avoisinant 3 360 €. Les appartements neufs ont connu un recul similaire de 0,8 %, enregistrant un prix de 4 680 €/m², tandis que les maisons anciennes affichent une baisse de 2,4 %, avec un prix de vente médian de 260 000 €.

Il est intéressant de noter que les appartements anciens de 2 et 3 pièces représentent 61 % des ventes, accentuant la tendance à privilégier des biens plus abordables dans un marché de plus en plus concurrentiel. En revanche, le marché du foncier voit une légère hausse de 6,8 %, un signe que certaines opportunités perdurent malgré le contexte morose.

Montpellier face à la réalité de la baisse

Les quartiers de Montpellier ne sont pas épargnés par cette tendance baissière. Les plus impactés incluent La Martelle avec une chute de 16,9 %, suivie de La Chamberte (-11,6 %), et Aiguelongue (-9,9 %). D’autres secteurs comme Alco, le centre historique, et La Pompignane enregistrent également de fortes baisses, situées entre 5,4 % et 7,6 %.

Me Françoise Cadène, notaire à Mèze, souligne que certains quartiers, bien que historiquement prisés, souffrent à la fois de prix excessifs et de nouvelles constructions qui compliquent leur attractivité. A contrario, des secteurs tel que Près d’Arènes et Les Aubes affichent des hausses, respectivement de 7,8 % et 5,2 %, suggérant que les quartiers plus résidentiels et éloignés du centre-ville bénéficient d’une demande plus stable.

Les quartiers les plus chers : Aiguelongue et Port-Marianne

En ce qui concerne les appartements neufs, le quartier d’Aiguelongue se démarque avec un prix au m² médian de 6 240 €, le plaçant en tête des zones les plus chères de Montpellier. Les Beaux-Arts (6 090 €/m²) et Près d’Arènes (5 730 €/m²) suivent. Pour les maisons anciennes, le prix médian reste élevé à 385 000 €, malgré une baisse de 1,4 % sur un an.

Ces disparités de prix montrent un effet de concentration autour des quartiers prisés, tandis que les biens moins chers et plus accessibles peinent à séduire les potentiels acheteurs, renforçant une segmentation de marché plus marquée que jamais.

Conclusion de la dynamique immobilière

En somme, l’analyse des baisses de prix dans l’immobilier héraultais révèle des dynamiques complexes où la conjoncture économique, l’accès au financement, et les variations du marché régional jouent un rôle crucial. Les quartiers de Montpellier, notamment les plus touchés, sont le reflet de cette réalité, marquant ainsi une transition inédite dans le paysage immobilier local.