Le marché immobilier des Pyrénées-Orientales traverse une période de turbulence avec une chute des ventes et une hausse continue des prix. Après deux années exceptionnelles, les données récentes montrent une diminution significative des transactions, mais paradoxalement, les tarifs restent élevés, notamment pour des biens d’exception. Cet article propose une analyse détaillée des tendances actuelles, des segments en mutation et des perspectives d’avenir pour les professionnels et les acquéreurs.
Baisse des ventes : un constat alarmant
De juillet 2023 à juin 2024, l’activité immobilière dans le département a subi un coup d’arrêt. Les statistiques fournies par la chambre des notaires soulignent une baisse générale de 28 % des ventes, avec le nombre de transactions tombant de 15 750 à 11 300. Ce déclin est ressenti tant sur le littoral que dans les zones montagneuses, touchant l’ensemble des secteurs immobiliers.
Les experts notent que plusieurs facteurs ont contribué à cette chute. D’une part, l’augmentation des taux d’intérêt qui, malgré une légère tendance à la baisse observée récemment, ont freiné l’accès à la propriété pour de nombreux acquéreurs. D’autre part, la conjoncture économique actuelle accentue la précaution des acheteurs, qui voient leur solvabilité diminuer.
Hausse des prix : une dynamique paradoxale
Malgré la diminution des transactions, le marché des biens immobiliers anciens continue d’afficher des prix élevés. Le prix médian des appartements anciens dans les Pyrénées-Orientales a grimpé à 2 370 € le m², enregistrant une augmentation de 3,7 % en un an. Cette situation reste particulièrement marquée sur le littoral et dans certaines zones montagneuses, où la demande est restée soutenue, notamment pour les biens permettant d’accéder à la mer ou à des espaces naturels.
Pour les maisons anciennes, le prix médian s’établit à 203 000 €, bien au-dessus de la moyenne des départements voisins, suscitant un débat autour de l’accessibilité de l’immobilier dans la région. Alors que certains secteurs restent relativement stables, d’autres voient leurs prix s’envoler, donnant lieu à des fluctuations marquées selon les localités. Par exemple, Port-Vendres et Sainte-Marie-la-Mer affichent des hausses de >12 %.
Les biens d’exception : un marché méritant attention
Au sein de ce contexte tendu, le segment des biens d’exception se distingue par sa résilience. À Perpignan et Canet-en-Roussillon, les transactions de ce type continuent d’attirer des acheteurs prêts à investir des sommes considérables. Un appartement ancien de 171 m² a été vendu pour 819 500 €, tandis qu’une maison offrant 9 pièces sur près de 16 567 m² à Canet-en-Roussillon a atteint un prix record de 1,9 million d’euros.
Ces transactions mettent en lumière un marché de niche, où la recherche de qualité de vie, d’espaces généreux et d’attraits touristiques prime. La mise en avant de ces biens d’exception peut également servir de moteur pour les agences immobilières, en leur permettant d’attirer une clientèle internationale en quête de résidence secondaire.
Perspectives d’avenir : un horizon incertain mais porteur d’espoir
Les professionnels du secteur du logement dans les Pyrénées-Orientales demeurent prudents quant à l’avenir. Bien qu’une embellie soit anticipée par certains acteurs, le marché reste à la croisée des chemins, entre nécessité de revoir les prix à la baisse et l’engagement à répondre à une demande toujours existante. Frédéric Malquier, président de la Fnaim, a même évoqué des signes d’optimisme avec une démographie positive, soulignant les défis et opportunités qui se présentent à l’horizon.
Dans ce contexte, il est essentiel pour les acteurs de rester vigilants, d’adopter une stratégie adaptable et d’être réactifs face aux fluctuations des taux d’intérêt et des comportements d’achats. La réponse à ces défis sera cruciale pour redynamiser le marché et trouver un équilibre entre offre et demande.