Gérard Forcheron, en sa qualité de président de l’UNPI Rhône-Alpes, cisèle sa diatribe contre le nouveau régime fiscal des plus-values immobilières. Il a donné une conférence de presse pour signaler les conséquences que font peser cette réforme sur le marché immobilier, à savoir l’amplification des dessous de table et l’atonie des transactions.

La voix des petits propriétaires trahis

Le président départemental et régional de l’UNPI 69, Gérard Forcheron, a spécialement convoqué la presse pour faire entendre l’opposition des petits propriétaires à la réforme des plus-values immobilières. Afin de commencer sur de bonnes bases, il a rappelé l’identité et la réalité des propriétaires que son association représente : « nous sommes là pour défendre les petits propriétaires, et ce ne sont pas tous des nantis : la majeure partie de nos adhérents ne possèdent qu’un ou deux appartements».

Les adhérents de l’UNPI font savoir leur fureur contre une réforme qui va détourner les  ménages de l’immobilier qui était l’une des rares solutions pour placer ses économies. La réforme résorbant à la fois la possibilité de plus values et le rendement locatif, le mot d’ordre est : «vendez avant le premier février », avant que la taxation n’entre en vigueur.

L’une des conséquences directes du renforcement de l’impôt sur les plus-values immobilière sera de ralentir le marché immobilier. Aussi, la vente d’un bien immobilier servait souvent à financer des travaux de mise aux normes d’un autre logement. La somme retirée d’une vente immobilière étant désormais plus lourdement confisquée, il sera difficile de financer les travaux, très coûteux, avec ce qui reste. L’amélioration du parc immobilier sera à son tour freinée.

Le silence accablant des députés

Il faut dire que l’UNPI ne se sent pas épaulée par le législateur. Faisant état de l’intensification considérable des taxes et contributions sociales depuis 2010 sur les plus-values, le président de l’UNPI déplore que sur les 577 députés alertés par mail, il n’a reçu que deux réponses.

Gérard Forcheron dénonce un jeu de yo-yo fiscal impressionnant : « De 30 ans, on est passé à 22 ans. De 22 ans, on est passé à 15. Maintenant, on remonte à 30 ans. Et les sommes sont énormes !». En précisant qu’au bout de 18 ans de détention d’un bien, l’abattement ne sera que de 24%, le porte-parole de l’association souligne l’ampleur de la confiscation. Selon lui, ce jeu de yo-yo, ou plus exactement la baisse précédente du temps de l’assujettissement fiscal, est justifié « Parce qu’on s’est aperçu que sur des taux aussi élevés et des exemptions aussi longues, on en arrivait à un marasme de l’immobilier… »

Une sévérité fiscale forcément contournée

Gérard Forcheron prévient sur les effets néfastes de cette réforme qui pousse à la fraude. « Je crains que l’on voit ressurgir les systèmes pervers de l’ancien temps qui étaient les dessous de tables ». Il déclare « l’État n’est pas du tout raisonnable dans ses choix ». «Je n’ai pas l’habitude de politiser le débat, mais trop c’est trop. On en a un peu marre que l’on tape sans cesse sur les petits propriétaires».

Le président de l’UNPI ne se contente pas de condamner le nouveau dispositif, il émet également des propositions de rechange. Selon lui, le dispositif Scellier et même le PTZ+, ne représentent plus d’intérêt pour les épargnants, suite au recul des taux de défiscalisation. Le supprimer n’aurait pas été un grand mal tout en permettant au  gouvernement de dégager les recettes nécessaires.

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